La norme, la règle, la loi.
La norme vécue sur le mode de la régulation. Manifestation du degré de développement de notre civilisation, nous sommes loin de l’Etat de Nature de Rousseau.
La norme à la vertu organisatrice, qui comble les manques. La loi qui ordonne et le citoyen qui applique, transgresse ou bien encore discute la loi.
La norme coercitive dont le principe essentiel est de punir pour les fautes commises.
La loi omniprésente dans les professions, pour leur régulation. Combien de lois chaque année, combien de textes réglementaires ?
Et puis l’Europe, cette hydre de Lerne qui est devenue une machine à créer de la norme. Un « machin » de l’autre côté de l’atlantique dont la fonction principale consiste à produire de la réglementation.
L’Europe nous affuble de ses directives transposables dans l’ordonnancement juridique interne français. Et nous vomissons chaque jour du droit, de la loi, de la norme de la réglementation jusque dans notre vie privée parce qu’à l’image du droit romain sur lequel notre conception de vie repose, tout doit être organisé, structuré, envisagé.
Puis vient le temps de la pratique, le sui generis, l’inclassable, mais juste pour un temps. Le temps de s’y habituer, le temps d’en faire le tour, le temps de mesurer l’ensemble de ces effets. Le temps enfin de le passer au spectrographe des codes et lois de notre bien aimé Etat pour en faire une règle.
L’empilement des strates de nos habitudes comportementales, érigées en norme pour faire de notre spontanéité, une règle de vie et de comportement.
Point n’est besoin de continuer. Nous sommes submergés de lois. Nous sommes envahis par la norme « prescription de comportement.» Certains vont à considérer que la norme est trop omniprésente pourtant aujourd’hui tout le monde la recherche, en témoigne les métiers juridiques qui au premier abord relèvent de la pathologie schizophrène.
J’ai ouvert une sorte de bureau des pleurs en permanence dans mon activité professionnelle et dans ma vie privée.
Répondre au rappel de factures déjà payées, répondre aux envois forcés, contester des agios bancaires, actionner la garantie de votre machine à lavée, sans compter bien entendu les multiples inscriptions et abonnement pour bénéficier des services de telle société ou de telle autre, gagner à la loterie, je mène l’existence de tout un chacun confronté à ce genre de turpitudes et je me plains car je connais le droit.
Est-ce une force ou bien une faiblesse ?
Une force qui me permet de maintenir le cap et de ne pas sombrer dans les dédalles de l’arnaque professionnelle. Je suis un rebelle de la consommation. Déformé par le prisme de mon métier, la réalité du monde qui m’entoure est définie par le rejet de toute forme de publicité. Je suis le mauvais élève du marketing commercial. On va me vendre un produit et moi je suis à la recherche du coup fourré. Je ne peux pas m’en empêcher.
Je vais à la banque pour demander un prêt et pendant que le conseiller clientèle me parle des taux intéressant de ces derniers mois, je pense à regarder à combien se monte le TEG et l’assurance D.I.T, à combien se monte vraiment le taux effectif de ce prêt. Je fustige le commercial alors qu’il ne fait que son travail. Je renifle le faux à des kilomètres et j’en ai plein le nez.
Alors force ou faiblesse …That’s the question !
mercredi, mars 30, 2005
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